L’aventure commence dès lors qu'on accepte de sortir de sa zone de confort...

Le lac Tekapo en Nouvelle-Zélande

Le lac Tekapo en Nouvelle-Zélande

samedi 15 novembre 2014

Comment se débrouiller en Chine sans parler chinois ?

« Cela va être un voyage pénible et difficile si tu ne parles pas chinois »
Quand j’ai parlé de mon projet de passer 7 semaines en Chine à mes amis et connaissances, certains ont écarquillé les yeux et m’ont prédit « un voyage pénible et difficile ». Ah bon ? Pourtant tout s’est très bien passé, alors que je parle pas du tout chinois. Voici quelques conseils pour celles et ceux que la barrière de la langue effraie.



Une idée reçue : les chinois ne parlent pas anglais
Si cela était peut-être encore vrai il y a 5 à 10 ans, cela l’est de moins en moins. En effet, avec l’ouverture récente de la Chine au commerce international, de plus en plus de chinois apprennent l’anglais et il est difficile de ne pas trouver quelqu’un qui parle cette langue, à moins d’être dans la campagne profonde. En particulier la plupart des étudiants et des enseignants parlent quelques mots d’anglais : ne pas hésiter à les solliciter en cas de besoin.
J’ai tout de même croisé un ou deux touristes français qui ne parlaient ni chinois ni anglais : alors là, oui, c’est l’aventure (et les galères assurées pour acheter les billets de train ou de bus, pour réserver des nuits d’hôtel, commander un plat dans un restaurant, etc.).

Avoir toujours sur soi une fiche avec des phrases usuelles traduites en chinois
Avec l’aide de quelques collègues de travail et amis parlant chinois, je me suis fait faire une fiche de vocabulaire en chinois avant de débuter mon tour du monde, et elle m’a énormément servi. Au début de la fiche je me suis fait traduire une petite phrase de présentation pour dire en quelques mots qui je suis, d’où je viens et ce que je fais en Chine : idéal pour briser la glace avec ses voisins lors d’un voyage en train ou en bus. A noter que les guides de voyage comportent tous une rubrique « vocabulaire » avec les mots les plus importants de la vie courante. C’est souvent plus efficace de faire lire des mots ou des phrases en chinois plutôt que d’essayer des prononcer ces mêmes mots ou phrases en chinois, car la prononciation du chinois est si subtile et complexe que trois fois sur quatre votre interlocuteur ne comprendra pas ce que vous voulez lui dire (un même mot prononcé différemment peut souvent avoir des significations très différentes, il suffit parfois qu’une des lettres du mot soit mal prononcée pour que votre interlocuteur ne comprenne rien à ce que vous dites).

Profiter de l’aide des chinois qui parlent anglais pour acheter ses billets de train et de bus
C’est un point très très très important pour ne pas se retrouver en galère, et cela m’a permis de ne jamais être en grosse difficulté (allez essayer d’expliquer à un employé de guichet de gare qui ne parle pas anglais, avec du bruit autour et plein de gens pressés qui poussent derrière vous, que vous souhaitez un billet pour le lendemain, plutôt en milieu de journée, dans telle classe plutôt que telle autre : im-po-ssi-ble, surtout si l’employé commence à vous parler en chinois pour vous demander des précisions) : donc lorsque je dormais en auberges de jeunesse (dont le personnel de l’accueil parle 9 fois sur 10 l’anglais) ou en couchsurfing (là aussi les chinois qui se proposent d’héberger des étrangers parlent anglais), je demandais à me faire écrire en chinois sur un papier les noms des prochaines villes où je voulais aller, ainsi que les horaires, catégories et prix des trains, et parfois les noms des gares (il faut savoir qu’il y a souvent plusieurs gares de bus ou de trains dans une même ville, chacune desservant uniquement certaines destinations). Parfois on allait ensemble à la gare ou dans une petite agence de voyages pour acheter les billets. En conclusion, pour les transports il faut an-ti-ci-per et tout se passera bien…

Du sourire, du langage non-verbal, des dessins et… du culot !

Afficher un large sourire contribue à détendre l’atmosphère et à mettre votre interlocuteur chinois dans de bonnes dispositions pour vous aider. J’ai appris cela en Inde : les locaux sont souvent amusés, contents et flattés qu’un voyageur étranger occidental s’adresse à eux, surtout s’il est souriant, et ils sont prêts à vous aider pour peu que vous fassiez un minimum d’efforts pour vous faire comprendre : avec un mélange de langage corporel, de grimaces, de dessins, et si possible quelques mots de chinois on finit toujours par s’en sortir (en ce qui me concerne ma connaissance du chinois se limitait à « bonjour (nirhaho), merci (chié chié), au revoir (bye-bye), je ne comprends pas (wo bou min’ baye), moi français (wo fago da), demain (mine tian’) »). Il faut savoir jouer de son ignorance de la langue et faire rire vos interlocuteurs (en faisant un peu le clown), ce qui est assez facile. Avoir du culot peut aussi aider à trouver de l’aide : ne pas hésiter à aller à la rencontre des habitants, et vous serez étonnés de leurs efforts pour vous aider. En effets les chinois sont très ouverts et ils sont tout à fait conscients qu’il est difficile pour un étranger de comprendre leur langue et parfois leurs usages.
Un petit ouvrage constitué de dessins illustrant les différentes situations de la vie courante (transports, hébergement, nourriture…) m’a bien aidé durant ce voyage : le G’palémo. Je le recommande vivement aux voyageurs qui ne parlent pas la langue du pays. Il y a aussi les guides de conversation franco-chinois, mais je n’avais pas eu le temps d’en acheter un avant mon départ.

En conclusion
Voyager en Chine sans parler chinois n’est pas du tout une mission impossible, à condition d’avoir un peu de préparation, d’imagination, de sens de l’humour et de volonté de se faire comprendre. Parler chinois permet cependant d’avoir des conversations plus approfondies avec vos interlocuteurs, cela enrichit forcément votre connaissance du pays, et cela peut vous permettre plus facilement de vous faire des amis parmi les locaux.

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