L’aventure commence dès lors qu'on accepte de sortir de sa zone de confort...

Le lac Tekapo en Nouvelle-Zélande

Le lac Tekapo en Nouvelle-Zélande

Questions - Réponses


Questions avant le départ :

C'est quoi un tour du monde ?
Pourquoi faire un tour du monde ?
Tes émotions à l'approche du grand départ ?
Quand et combien de temps partir ?
Quelle préparation ?
En tour du monde, tu emportes quoi ?
Et tes proches ils en ont pensé quoi ?
Avec quel budget ?
Comment : à pied ? seul ?
Avais-tu un fil directeur ?
Pourquoi faire ce blog de voyage ?
Si tu devais donner un seul conseil ?



Questions sur le voyage :

C'est compliqué à faire un tour du monde ?
Dans quels pays tu es allé ?
As-tu connu des moments difficiles ?
Et ta santé et ta sécurité ?
C'est quoi le quotidien d'un tourdumondiste ?
Pas trop difficile de toujours être en mouvement ?
Hébergement : tu dormais où ? avec ou sans réservation ?

Questions sur le retour :

Comment se passe le retour ? Pas trop dur ?
Qu'as-tu appris sur toi durant ce voyage ?


C'est quoi un tour du monde ?

Quelle est la définition d'un tour du monde ?
Il n'existe pas de définition "officielle" d'un tour du monde. Pour moi, un tour du monde c'est faire un voyage au long cours durant plusieurs mois ou plusieurs années sur au moins 3 continents différents. Mais ce qu’on appelle aujourd’hui un "tour du monde", c'est très souvent un tour d’Asie et d’Amérique du Sud parcouru en suivant la piste ultra-balisée des backpackers. C'est la raison pour laquelle les itinéraires de tours du monde se ressemblent souvent.
L’essentiel, dans un tour du monde, c’est de réfléchir, bien avant le départ au type de voyage et d’expériences que l'on attend, et de le faire honnêtement sans se laisser influencer par les autres (car les autres ont souvent des moyens financiers et des goûts ou des exigences très différents des nôtres !). Inutile, par exemple, de se forcer à jouer le baroudeur de l’extrême si ça ne nous correspond pas : le rythme risque de ne pas être tenable très longtemps. Bref, à chacun son style, et il y a autant de styles de tours du monde que de voyageurs ! 😎


Pourquoi faire un tour du monde ?

Comment t'es venue cette drôle d'idée ?
Pour moi, cette décision de faire le tour du monde s'est imposée naturellement durant l'automne 2013. J'y pensais vaguement depuis quelques années, en fait ça me trottait plus ou moins inconsciemment au fond de la tête depuis que j'ai commencé à croiser en Inde et au Népal des "tourdumondistes" (oui c'est comme ça qu'on nomme ces gens bizarres qui ont la drôle d'idée de faire un tour du monde...). Ecouter les récits de ces grands voyageurs capables de tout quitter pendant plusieurs mois me fascinait, mais à l'époque j'étais bien loin de penser qu'un jour je serais à leur place !... Déjà, après mon année d'études universitaires effectuée en Italie j'avais ressenti l'envie d'effectuer un autre séjour d'une année à l'étranger. Et puis en 2013 je me suis rendu compte que ma vie à Paris me plaisait moins, et que le contexte professionnel était propice à cette décision : j'avais un travail intéressant mais qui me plaisait moins, et j'avais donc le choix entre soit changer de poste soit profiter de l'occasion pour faire un grand break. Autrement dit, j'avais le choix entre rester sur des rails tout tracés ou reprendre ma vie en main pour réaliser un rêve : j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai opté pour la seconde solution ! Et puis je me suis aussi dit que la vie est bien trop courte et incertaine, alors pourquoi attendre la retraite ou de gagner au loto pour vivre ses rêves et être heureux ? Qui sait ce que l’avenir me réserve et soyons francs, qui sait dans quel état je serai à 67 ans, lors de la retraite ? Je voulais vivre et être heureux maintenant ! Certes, il est certainement plus confortable de rester à la maison, de continuer sa vie comme avant mais on n'a qu'une vie et il faut savoir réaliser ses rêves quand on en a l'occasion. C'est trop dommage d'avoir des regrets lorsque l'opportunité est passée.
Et puis, soyons, honnêtes, c’est aussi le manque de sens de ce qui est décrété comme étant "la norme" dans notre société qui m’a poussé à prendre ma vie en main et à "bouger", l'envie de vivre ma vie plutôt que d’en être spectateur, comme cela devenait un peu mon cas. Une sorte de puisant élan vital m'a donc progressivement poussé à décider de vivre cette aventure : j'avais une forte envie de faire quelque chose d'exceptionnel au cours de ma vie, envie de repousser mes limites, envie d'ouvrir de nouvelles portes...
Je crois que si je me suis décidé à partir, c’est aussi pour sortir de ma zone de confort et surtout ne pas avoir de regrets par la suite. Parce qu’on n'a qu’une vie...
Il me paraît important de rappeler une évidence : chacun est responsable de sa vie. À chacun d’y mettre du sens. À chacun de faire les bons choix pour aller vers son destin. À chacun d’oser réaliser ses rêves (ou en tous cas essayer).
Comme le disait Oscar Wilde (écrivain irlandais), " Il y a des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l'existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose. "
Ou, plus simplement, comme l'a écrit Philippe Sollers (écrivain français), " Au fond, il suffit d'oser ". Oser dépasser ses peurs, larguer les amarres et partir...
Mais ma citation préférée, c'est celle-ci car elle résume parfaitement mon état d'esprit : " Lorsque le désir [de faire un long voyage] résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c'est qu'on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu'au jour où, pas trop sûr de soi, on s'en va pour de bon. " (Nicolas Bouvier, L'usage du monde)

Quelles sont les raisons qui t'ont poussé à partir si loin et si longtemps ?
Il n’y a pas une seule raison qui m'a poussé à concrétiser ce projet, mais plutôt une dizaine.
Entreprendre un voyage au long cours, c'est bien sûr voir des superbes paysages et faire de jolies photos, mais c'est aussi l'envie de découvrir d’autres cultures, à d’autres modes de vie et de pensée, c'est s’ouvrir davantage au monde, mettre un peu d’aventure dans sa vie en allant vers l'inconnu, apprendre à mieux se connaître et à connaître ses limites, relever un défi et aussi probablement mieux relativiser certaines choses. Je souhaitais aussi m'épanouir davantage, me sentir en harmonie et en adéquation avec mes aspirations les plus profondes, et cela passait par un désir de rupture et d'émancipation vis-à-vis de la pression exercée par une société consumériste prônant des valeurs dans lesquelles je ne me retrouvais pas.
Et puis, à chacun de mes précédents voyages en Asie, je m'étais souvent dit que 3 ou 4 semaines c'était trop court : c’est au moment où on commence à se sentir vraiment bien dans ce nouvel environnement qu’il faut déjà rentrer. J'ai donc fait le choix de tenter l'expérience d'un voyage au long cours, avec une idée d'itinéraire théorique au départ mais en sachant que ce planning pourrait voler en éclats plus ou moins rapidement en fonction des aléas et opportunités qui s'offriraient au cours de ce périple. Partir deux ans autour du monde, c'était aussi pour moi un challenge, c'était une aventure que j'avais envie de vivre intensément.
Je voulais aussi goûter différemment à la liberté. En laissant derrière moi travail, logement, biens matériels (bon d’accord, j'ai un peu triché : j’ai posé un congé sans solde dans mon administration et mis en location mon appart, j'ai donc retrouvé un boulot et mon appartement à mon retour). Se retrouver avec une page blanche devant soi. Remettre les compteurs à zéro. Depuis tout petit, j’ai été habitué à avoir un cadre. Se placer en dehors de ce cadre allait m’obliger à me confronter à moi-même et ainsi à mieux me connaître en profondeur. Et je souhaitais ponctuer mon parcours de plusieurs étapes spirituelles (méditation essentiellement), pour donner plus de sens et de profondeur à ce que je vivrais, et aussi parce que toujours être dans l'action est épuisant par moments, et qu'il faut bien souffler un peu pour digérer tout ce qu'on vient de vivre...
Évoluer, progresser et expérimenter : c’est aussi ce que j’attendais d’un tel voyage.
Et enfin, ce voyage est aussi pour moi l’occasion de trouver un pays de prédilection dans lequel je pourrai habiter un jour de manière occasionnelle ou permanente.
Bref, les motivations et les bonnes raisons de partir ne manquaient pas... 😉

Des amis t'ont montré la voie pour passer du rêve à la réalité ?
Oui. Ce tour du monde c’est d’abord un de ces rêves qu’on imagine qu’ils ne se réaliseront jamais, parce que c’est presque aussi fou que d’aller marcher sur la Lune... Et puis un jour, on se rend compte que finalement le rêve est presque à portée de main... Je ne remercierai jamais assez mes amis voyageurs (Claude, Taos-Hélène, Nicolas) qui m’ont ouvert les yeux et qui m'ont poussé à me jeter à l'eau, en m'attaquant notamment 4 fois à l'Inde et 2 fois au Népal quelques années avant ce tour du monde : parcourir plusieurs fois ces pays magiques en mode sac à dos fut un excellent entraînement !


Tes émotions à l'approche du grand départ ?

Comment tu te sentais à l'approche du grand départ ?
Eh bien, ça dépendait des moments ! J'alternais entre une joie très profonde et des moments de stress lorsque je regardais ma longue liste des choses restant à préparer avant de partir... Mais la plupart du temps j'étais sur mon petit nuage, ivre de bonheur et d'excitation, j'écoutais en boucle un tube d'Abba qui me donnait une pèche d'enfer : The winner takes it all, bref je menais des jours heureux bien qu’ils étaient très chargés. Ma tête et mon coeur étaient déjà sur le chemin, car préparer son voyage c'est déjà voyager un peu... J’avais l’impression que rien ne pouvait m’arrêter.

Et comment tu t'es senti le jour de ton départ ?
Je suis monté dans cet avion pour Moscou avec des rêves pleins la tête, une excitation indescriptible (je partais à l’Aventure !), mais aussi des appréhensions. Ce jour-là, j’avais l’estomac noué (autant par ce grand saut dans l’inconnu que par le stress des derniers préparatifs), jusqu'au bout j'ai été sous pression et j’ai même failli louper mon premier avion ! Mais dès que j'ai été assis dans l'avion là je me suis vraiment détendu. Ensuite mon bagage principal a été perdu durant 3 jours par la compagnie aérienne, mais ça c'est une autre histoire (lire ici mon article sur le sujet)...



Quand et combien de temps partir ?

Quand partir ?
Y a-t-il un âge idéal pour faire un tour du monde ? Je ne pense pas. L'insouciance de la jeunesse permet plus facilement de prendre ce type de décision, mais la maturité et l'expérience permettent probablement de mieux apprécier certaines choses et d'éviter certaines erreurs. Les rabat-joie peuvent dire que ce n'est pas le moment, à cause de la conjoncture économique, des risques divers et variés à partir en terre inconnue... Et puis, pourquoi attendre d'être à la retraite pour prendre le temps de découvrir le monde ? Ne sachant pas de quoi demain sera fait, je me dis que le bon moment c'est maintenant, tout simplement. Et puis, décider de faire un tour du monde au milieu d'une vie, c'est peut-être un antidote contre cette apparente linéarité qui habite beaucoup d'occidentaux...

Tu conseilles de partir combien de temps ?
Si la durée idéale n'existe pas, 2 ans c'est un choix intéressant. Plusieurs voyageurs expérimentés m'ont dit durant mes préparatifs que un an ça passe très vite, que cela oblige à faire beaucoup de choix douloureux sur les pays traversés (si on prend une moyenne d'un pays par mois, cela fait 12 pays par an, donc par exemple 6 pays en Asie et 6 en Amérique latine, 0 en Océanie et 0 en Amérique du Nord). Partir 2 ans permet une plus grande variété de destinations et des durées de séjour plus longues dans les pays "coups de coeur" (ex. mes 3 mois en Inde qui n'étaient pas prévus au départ). Mon congé sans solde a débuté le 1er septembre 2014 et s'est terminé le 31 août 2016 (dans la pratique, comme je travaille dans l'administration c'est une disponibilité pour convenances personnelles de 1 an que j'ai renouvelé 1 fois).

Tu conseilles de rester combien de temps dans chaque pays ?
Je conseille 1 mois par pays car c’est un peu près le temps qu’il faut pour s’adapter et voir plusieurs choses dans un pays sans courir partout... Mais tout est relatif : pour des pays minuscules comme Singapour, une semaine peut largement suffire, alors que pour l'Inde, la Chine ou le Brésil la durée minimale est plutôt de un mois et demi...

Quelle préparation ?

Combien de temps ça prend de préparer un tel projet ?
Même si on a fondamentalement besoin que d'un passeport et d'une carte de crédit, il est judicieux de se poser quelques questions avant de partir (réfléchir à l'itinéraire, régler les questions financières, les questions de santé, les aspects administratifs, rénover, vider et louer son appartement, apprendre une nouvelle langue étrangère, etc.). Pour moi la préparation aura pris 9 mois (tiens tiens, 9 mois, comme pour faire un bébé...). 😉

Tu as tout préparé tout seul ou tu t'es fait aider ?
Une préparation de tour du monde c'est un travail collectif. Il ne faut pas hésiter à impliquer ses proches et ses amis grands voyageurs dans ce projet et à leur demander de l'aide, sinon on risque d'oublier des tas de choses ! La réussite d'un tel projet repose sur une préparation sérieuse. J'ai constaté que mes proches étaient enchantés de me donner un coup de main pour m'aider à réaliser ce fabuleux projet (conseils divers sur les destinations et les préparatifs, aide pour nettoyer et vider mon appartement...), et je les en remercie énormément : sans eux j'aurais eu du du mal à tout faire !!!
Je me suis aussi bien fait aider par l'association de globe-trotters ABM (Aventure du Bout du Monde), qui organise notamment plein de rencontres entre des grands voyageurs qui rentrent d'un long voyage et des voyageurs qui se préparent à partir. ABM édite aussi le livre « Partir autour du monde » qui est une mine d’or de conseils pour la préparation, et l'association propose également des cours de langues et de photos. Bref vous l'aurez compris, je recommande vivement cette association !

Comment les blogs et sites internet de voyage peuvent aider à se préparer ?
Sur internet on trouve beaucoup de blogs d’autres « tourdumondistes » (il va falloir apprendre le mot maintenant !). Tous ces blogs sont d’abord destinés à donner des nouvelles et à se créer une sorte de journal de bord, mais les gens qui voyagent en sac à dos sont sympas et ont un grand sens de l’entraide, donc certains partagent leur expérience de l’organisation et donnent pas mal de conseils et de liens vers les sites utiles. Sans compter que c’est super sympa de suivre les aventures de quelqu’un qui a le même projet que soi, et au grès des récits de voyage, on trouve des astuces, des conseils, etc. Évidemment, faire des recherches, ça ne consiste pas à trouver un blog sympa et à tout copier sans se poser de question, il faut en regarder plusieurs et essayer de faire une synthèse des avis et informations, c’est un travail de longue haleine mais franchement sympathique. Le secret de l’organisation d'un voyage au long cours, c’est de consulter des listes et des tableaux (ex. : les affaires à emporter) pour ensuite en faire une synthèse et rédiger ses propres listes et tableaux. De lien en lien, on trouve à peu près tout ce dont on a besoin, que ce soit concernant les billets d’avion, les formalités à prévoir, les visas, les vaccins ou tous autres bons tuyaux… Et tout cela gratuitement, aspect non négligeable. Mais surfer sur des tas de sites et de blogs prend du temps (je me suis bien fatigué les yeux des heures et des heures durant des mois sur mon écran d'ordinateur, c'était à la fois excitant mais bien fatiguant aussi...). 😞

Faut-il bien se préparer ou faut-il tout improviser ?
Il existe deux grands types de voyageurs au long cours : ceux qui ont un itinéraire bien précis, et ceux qui n'ont absolument rien prévu. Pour ma part, il me paraît important de bien préparer son tour du monde et d'éviter les erreurs à ne pas faire, mais tout en restant spontané et ouvert aux expériences inattendues : un équilibre difficile à réaliser, mais pas impossible car je l'ai fait ! A ce sujet, une tourdumondiste à qui je parlais de mes préparatifs m'a très justement fait remarquer "Tu m'as l'air d'être quelqu’un de très très organisé ! Le voyage se chargera de te faire oublier cette habitude..." Bien vu !!! 😃     Deux autres tourdumondistes ont achevé de me convaincre en me faisant partager leur expérience : "Avant de partir en tour du monde je checkais les forums internet de voyageurs, j’avais l’impression qu’il fallait tout prévoir, que ça allait être compliqué. Mais les gens qui conseillent, souvent sont des gens qui eux ont tout prévu donc se persuadent que c'est comme ça qu’il faut faire, soit ont entendu dire que... et n’ont pas vraiment fait ! Crois-moi, un voyage c’est beaucoup mieux quand tu t’organises sur place, tout est possible. Et des voyageurs/touristes, tu vas en voir de partout ! Tu ne seras jamais perdu, sauf si c’est toi qui le décides ! Ne prévois pas trop parce que tu vas rencontrer des gens,  des fois tu vas avoir envie de te poser ou de bouger, et au final, les plans tu ne les respectes pas. Suis plutôt les conseils des gens que tu rencontres sur la route. Un conseil, ne prévois pas trop les dates et ce que tu vas faire, car quand tu pars pour longtemps tu changes toujours tes plans, et il n'y a rien de plus stressant de devoir suivre des plans."
"C'est bien de prévoir avant, mais une fois que tu seras parti laisse-toi aller car tu verras, cela ne sert pas à grand chose. Je crois que c'est l'un des plus grands enseignements pour moi : cesser de vouloir tout contrôler et prendre les choses comme elles viennent."

Concrètement, comment ça se passe les préparatifs d'un tel projet ?
Le point clé reste de prendre la décision : une fois qu'on est certain de partir, le reste s’enchaîne assez vite.
Bien sûr, il vaut mieux réfléchir à ne rien oublier. Moi j’avais fait, 9 mois avant mon départ, une liste de toutes les choses dont il fallait s’occuper avant le départ sous la forme d'un « rétro planning » des dates clés. Une fois le projet et le type de voyage définis globalement, il faut jouer sur deux fronts :
- le front « Ce qui se passe en France quand je ne serai pas là »
- et le front « Voyage »
- voire, éventuellement, pour les prévoyants ou les stressés, le front « Ce qui se passe à mon retour », mais là, c’est nettement plus délicat !
Globalement, sur le sujet « Ce qui se passe en France quand je ne serai pas là », il faut envisager de répondre aux questions suivantes :
- que faire de mon appart ? mes meubles ? mes cartons ? mes plantes vertes ? ma voiture ? (bref, à décliner avec toutes les possessions envisageables)
- comment vais-je payer mes impôts (remplissage de déclaration d’impôts, budget "impôts" à prévoir, et mise en place d’un paiement par prélèvement automatique) ?
- quand et comment résilier mes abonnements (électricité, gaz, internet, téléphone, abonnement transport et autres) ?
- en cas de problèmes, qui pourra intervenir pour moi (ex : procuration sur les comptes bancaires, pour la réception de courriers en recommandé, etc.) ?
Quant au sujet « Voyage », là, les questions tournent plutôt autour :
- des destinations (quelles destinations, combien de temps, dans quel ordre…)
- des transports (avions, trains ? quels billets, quand acheter, comment acheter ?…)
- du budget
- de la santé : quels vaccins, quelle assurance "santé et accidents" durant le voyage, etc. ?
- des visas (attention aux visas pour la Russie et pour la Chine qui sont les plus compliqués)
- du matériel à emporter…
A condition de répondre à toutes ces questions un peu sérieusement et avec un peu de méthode, et à condition aussi de savoir se faire aider par sa famille et par ses amis voyageurs, la préparation est finalement assez rapide et pas trop compliquée.

Tu avais acheté tous tes billets d'avion longtemps à l’avance ?
J'ai suivi les conseils des voyageurs que je cite ci-dessus, et je ne le regrette pas : j'ai toujours pris soin de laisser les portes ouvertes, de garder de la flexibilité dans mon itinéraire, donc non je ne réservais pas mes billets d'avion très longtemps à l'avance (en général je les achetais entre 2 semaines et 2 mois à l'avance, ça dépendait des situations).


En tour du monde, tu emportes quoi ?

En tour du monde, au fait, tu emportes quoi comme affaires ?
Moi je m'étais pas mal chargé car je voulais aller non seulement dans des villes et sur des plages, mais aussi à la campagne et surtout à la montagne où il fait froid ! Du coup j'ai du prendre des affaires pour le temps chaud et froid, et aussi quelques affaires spécifiques pour la montagne, un ordinateur portable pour tenir à jour ce blog, etc. Pour en savoir plus, lire mes articles Les affaires que j'ai emportées et L’électronique en voyage.

Tu avais acheté tous tes guides de voyage à l’avance ?
Je suis parti avec les 3 premiers (Russie, Japon, Chine) et pour ne pas trop me charger je les ai donnés à d'autres voyageurs (ou déposés dans des auberges de jeunesse) au cours du voyage et ensuite j'ai acheté des guides d'occasion mais surtout j'ai utilisé des guides numériques sur mon ordinateur portable.


Et tes proches ils en ont pensé quoi ?

Qu'ont pensé tes proches de cette drôle d'idée de faire un long voyage de deux ans ?
L’annonce de ce projet a provoqué chez mes proches deux types de réactions assez opposées : réel enthousiasme pour les uns ou incompréhension polie pour les autres. Certains n'en voyaient pas l'intérêt, trouvent l'idée risquée, ou ne comprenant pas pourquoi se rendre si loin alors que je n'ai pas encore parcouru l'ensemble du territoire français ! Ce qui est sûr, c’est que l’annonce d'un tel voyage laisse peu de gens indifférents ! Beaucoup m'ont encouragé, et m'ont demandé de leur faire vivre mon périple par procuration à travers mon blog. En résumé, il y a ceux à qui ça fait envie, et il y a ceux qui n'aspirent pas du tout à ce type d'aventure.
Beaucoup de gens n'aiment pas voir entreprendre ce genre de projets, souvent parce que ce projet les ramène à leur propre incapacité à concrétiser leurs propres envies. Ils sont alors confrontés, non seulement à leur sincère peur pour moi, mais davantage parfois, à leur propre peur et à leur envie. En passant à l’acte, il est possible que je remue leurs insatisfactions, leurs rêves non concrétisés.
Ceci dit, je peux tout à fait comprendre que chacun a son point de vue, sa façon de vivre, d’envisager son avenir, chacun accorde sa propre valeur à différents aspects de la vie, aux relations, à la famille, au temps, à la santé, aux biens matériels, au travail, aux placements financiers, à la retraite, à la mort…
Parmi mes proches, certaines personnes ont été (à moitié) surprises, d'autres un peu inquiets, mais très peu ont tenté de me dissuader malgré la tristesse de ne plus me voir durant 2 ans. La première phase de questionnements passée, ils ont oscillé entre joie à l'idée que je réalise mon rêve, et inquiétudes bien légitimes à me voir partir seul pendant deux ans. Malgré tout, ce sont les sourires qui ont prédominé et je me suis senti soutenu dans mon projet.
Pour faire un tour du monde il faut presque tout quitter. Il faut dire au revoir à tous ceux qu’on aime, se glisser peu à peu hors du quotidien et du familier. C’est une décision à prendre à la fois lourde, enivrante et tenace. Une fois dans l’air elle reste là. Je suis heureux et fier d'avoir eu l'énergie et la volonté d’aller au bout de ce choix.

« Tu as de la chance ! » Tu as braqué une banque pour pouvoir t'offrir ce voyage de 2 ans ?...
Non, ce n’est pas de la chance, c’est un choix. Et je n'ai pas braqué de banque ! lol 😜   En fait, j'ai travaillé pendant près de 20 ans, j'ai mené un train de vie raisonnable qui m'a permis de faire des économies, je ne passais pas (comme certains) mes samedis à faire du shopping pour acheter tout un tas de trucs inutiles, je n'avais pas (comme certains) l'obsession de "refaire ma cuisine" ou de "refaire ma salle de bains" en cassant la moitié de mon appartement et en payant des ouvriers à prix d'or, j'allais rarement au restaurant et encore plus rarement assister à des concerts ou à des spectacles, etc.
Donc partir en tour du monde ce n’est pas de la chance, c'est plutôt du courage et de la détermination.


Avec quel budget ?

Quel était ton budget de départ ?
Je suis parti sur une base de 30 000 euros sur 2 ans (tout compris) répartis en 14 000 euros pour la première année (Asie et Océanie) et 16 000 euros pour la deuxième année (Amérique du nord et Amérique latine). Pour plus de précisions, lire mon article "Bilan financier de mon tour du monde".

Au final, combien as-tu dépensé ?
J'ai dépensé environ 32 370 euros (soit 1350 euros par mois). Pour plus de précisions, lire mon article "Bilan financier de mon tour du monde".

Comment gagner un peu d'argent durant le voyage ?
J'ai fait le choix de ne pas travailler durant mon voyage mais j'ai croisé beaucoup de voyageurs qui m'ont expliqué comment faire pour gagner un peu d'argent tout en voyageant.
La plupart des auberges de jeunesse recherchent régulièrement du personnel, donc n’hésitez pas à leur proposer vos services pour quelques semaines : contre une vingtaine d’heures de travail par semaine, on vous donnera souvent un lit et de quoi manger. Le principe « quelques heures de travail contre le gîte et le couvert » existe aussi dans les fermes biologiques du monde entier et dans d'autres structures. Faites votre demande à l’avance sur les sites Woofing, Helpx et Workaway. La règle est souvent la suivante : un mi-temps travaillé = hébergement ; un plein temps = hébergement et nourriture. Attention il y a des patrons qui absent du système et qui arnaquent les jeunes en les faisant travailler énormément pour pas grand chose en échange.


Comment : à pied ? seul ?

Tu as voyagé comment : à pied, à vélo, en train, en vus, en avion ?
C'est rigolo, cette question m'a souvent été posée. Ca m'amuse beaucoup de voir qu'il y a des gens qui s'imaginent que je fais le tour de la terre à pied avec mon sac à dos !!!... Et pourquoi pas traverser le Pacifique à la nage pendant qu'on y est ???... 😄
Donc voici la réponse : j'ai voyagé en avion pour les très longues distances (à part la Russie que j'ai traversée essentiellement en train, et aussi pour me rendre dans certains pays où le visa est délivré uniquement à l'arrivée à l'aéroport), et en bus et en train pour les moyennes distances. La marche à pied c'était uniquement pour "la vie de tous les jours" (si on peut dire...), pour faire les visites et pour faire des randonnées en montagne.

Pourquoi as-tu décidé de voyager seul ?
Je suis parti seul, mais au final je ne l’étais jamais. Cela demande un peu de courage de partir seul au bout du monde mais une fois lancé, ce n’est finalement pas si compliqué. Partir seul oblige à garder l'esprit ouvert, c'est peut-être pour cela que certains globe-trotteurs estiment même qu'on ne peut bien voyager que tout seul. Et puis ce n'est pas si terrible que ça d'être seul. Cela permet d'avoir une totale liberté dans ses choix, ses désirs, ses itinéraires et ça oblige à aller vers les gens. Et surtout, cela permet d’être libre, de n’avoir de compte à rendre à personne, d’adapter l’itinéraire et le rythme du voyage à ses envies, de ne pas avoir à discuter du programme de la journée, bref de suivre ses propres désirs sans avoir à faire de concessions. Lorsque je visite un endroit seul, tous mes sens sont en éveil et j'ai l'impression de pouvoir accueillir pleinement les sensations procurées par cette découverte. C'est également l'occasion d'être dans une réelle ouverture aux autres (en effet, dès qu’on voyage à deux ou plus, on discute automatiquement beaucoup moins avec les locaux ou avec les autres voyageurs car on est davantage centré sur l’autre, et aussi parce que les locaux ou les autres voyageurs viennent moins spontanément parler avec ou couple ou un groupe qu’avec quelqu’un qui est seul ; j’ai ainsi pu faire des rencontres que je n’aurais pas faites à deux). Partir seul permet donc de rencontrer beaucoup plus de monde, car les autres viennent plus facilement vers vous, et vice-versa. Et il y a plein d'autres voyageurs avec qui on peut partager un bout de route, que ce soit pour une heure, une semaine ou un mois. Il y a un côté marrant à comprendre cette nécessité, quand on est seul à l’autre bout du monde, de trouver rapidement chez l’autre, un « meilleur ami pour quelques heures » ! Seul, j’étais plus réceptif : je partais sans a priori, sans attente, et sans personne pour me rappeler mes références ou mon mode de fonctionnement habituel en France !
Enfin, selon moi la sécurité ne doit pas être un critère de choix dans la décision de partir seul ou à deux. Premièrement parce que les probabilités qu’il vous arrive quelque chose de grave sont très faibles et que le fait d'être deux ne va pas apporter de solution miracle (à part un soutien moral, mais cela d'autres voyageurs ou des locaux pourront aussi vous l'apporter), deuxièmement parce qu’il n’est pas envisageable de voyager dans la peur durant plusieurs mois et troisièmement parce que si le rapport entre vous se limite à un intérêt mutuel, alors il y a de fortes chances pour que la cohabitation se révèle difficile. Le plus simple est d’accepter les éventuels risques et de ne plus en faire une source d’inquiétude.

Qu’est-ce que ça t’a apporté de voyager seul ?
Au cours de ce tour du monde, j’ai été surpris de découvrir comment ma sociabilité s'est décuplée d'elle-même, j’ai été étonné de rencontrer autant de gens, que ce soit des touristes ou des locaux. Au cours de ce long périple, j’ai eu la confirmation que j'étais capable de très bien me débrouiller seul, sans filet, dans un pays étranger (j’avais déjà un peu expérimenté cela lors de mes 4 précédents voyages en Inde et lors de mes 2 voyages dans l’Himalaya au Népal). J'ai pris conscience de ma capacité à m'adapter à de nouvelles situations, j’ai gagné en confiance en moi. Je peux, à présent, me faire confiance : je sais que je suis capable de me débrouiller seul, n'importe où. Il y a aussi un aspect initiatique : en effet, voyager seul, en tête-à-tête avec soi-même, cela permet de se retrouver, et souvent de se découvrir. Et puis, certains voyageurs rencontrés sur le trajet m’ont ensuite accueilli et aidé à découvrir leur pays (sans oublier l'hébergement chez l'habitant via le Couchsurfing qui permet de ne pas se sentir seul). Parmi les inconvénients de partir seul il y a le moindre sentiment de sécurité et la difficulté de surveiller son sac à dos quand on va aux toilettes dans un bus ou dans une gare, et aussi le surcoût des chambres simples (surtout en Asie et en Inde, car en Amérique latine ce sont au contraire les couples qui vont dans des dortoirs car les chambres doubles coûtent souvent très cher).

On ne s'ennuie pas quand on voyage seul ?
Ce que je trouve fascinant, c’est à quel point la solitude effraie les gens… Combien de fois j'ai entendu cette question : "mais tu ne t'es pas ennuyé tout seul ?"… alors que justement, lorsqu’on voyage en solo, on a souvent ce luxe de pouvoir s’isoler ou au contraire d’aller vers les autres. Pour ma part je suis convaincu d'avoir rencontré beaucoup plus de gens en voyageant seul que si j'avais été accompagné ! Les rencontres avec des inconnus (dans un bus, une auberge de jeunesse, durant une excursion...) peuvent aussi nous éclairer sur nous-même. Qui n’a jamais eu des conversations intimes avec des personnes que nous ne connaissions pas il y a quelques heures ? Savoir qu’un moment sera furtif nous pousse à nous livrer et en retour, nous avons un point de vue neuf sur les choses. Et paradoxalement, le fait justement de ne pas avoir près de soi ceux sur qui on peut compter nous pousse à chercher de l’aide chez des inconnus, une aide qui est rarement refusée (la redécouverte de l'entre-aide et de la solidarité, un grand enseignement de ce voyage)…
Certes, partir à plusieurs permet d’éviter d'inévitables petits moments de solitude (pas si nombreux au final, et puis avec internet et quelques bons bouquins on s'en sort très bien !). Etre accompagné, cela simplifie la vie à condition d'être avec la ou les bonnes personnes, de bien s'entendre, d'avoir des goûts communs et un budget similaire. Et puis, même si c’est probablement très beau de pouvoir partager cette expérience avec une autre personne, il ne faut pas se leurrer, la gestion du quotidien à deux peut vite devenir un cauchemar... et il peut même arriver que votre compagnon de route vienne polluer des sentiments qui auraient pu être purs (par exemple sortir une blague lourdingue qui vient briser un magnifique silence contemplatif face à un paysage de nature à couper le souffle)... Par contre, pour ceux qui sont en couple, il est certain que ça peut être une super expérience à partager à deux, et puis si l'un part 1 ou 2 ans sans l'autre il est probable que la couple ne survive pas à une si longue séparation...

Comment t'es tu fait comprendre dans tous ces pays ?
Je parle Français, Anglais, Italien, et j'ai appris à parler l'Espagnol en Amérique latine. Le "langage des signes" et les sourires ont fait le reste, ainsi qu'un petit bouquin très astucieux rempli d'illustrations de la vie quotidienne : le g’palémo. Et je me suis fait traduire (et écrire) toute une série de phrases et de questions en russe et en chinois (je les ai faites imprimer pour les montrer aux gens que je rencontrais, car prononcer des mots en russe et surtout en chinois c'est très très difficile pour moi !!!).


Avais-tu un fil directeur ?

Avais-tu un objectif, un fil directeur dans ce voyage ?
Certains voyageurs partent avec un thème particulier ou un but précis en tête, pour donner du sens à leur tour du monde : faire un voyage humanitaire ou un voyage éducatif, pratiquer intensivement la plongée sous marine, se déplacer uniquement à vélo ou en auto-stop... Moi j'ai réalisé un tour du monde assez "classique" mais avec un bon zeste de spiritualité tout de même (3 séjours à caractère spirituel qui m'ont occupés durant 5 semaines en tout). Mon objectif dans ce tour du monde était de voir, de vivre et d'expérimenter quelque chose de différent de ma vie de tous les jours. De larguer les amarres. De découvrir et aussi de ME découvrir. Mes précédents voyages (surtout mes 4 séjours en Inde et mes 2 séjours au Népal) m'avaient convaincu que ce type de voyage favorise l’introspection. La dimension existentielle est très présente dans un voyage au long cours. Ce qui m'intéressait beaucoup aussi, c'était d'observer la planète et ses habitants. Car un des buts essentiels de ce long voyage c'était de confronter mes idées sur la démographie, sur l'alimentation, sur l'économie, sur l'écologie et sur le fonctionnement de la société en général, avec ce que verrai, vivrai et entendrai sur place. J'avais très envie de mener ma petite enquête, tranquillement, à mon rythme. Sans prétention scientifique, mais juste pour mieux comprendre le monde dans lequel je vis, et peut-être mieux y trouver ma place qui sait...

Pourquoi faire ce blog de voyage ?

Pourquoi as-tu décidé de faire ce blog de voyage ?
Je l'ai fait avant tout pour donner des nouvelles ! Surtout à ma famille, qui s’inquiétait un peu de me voir partir seul au bout du monde et qui se demandait comment nous pourrions communiquer. Mais aussi pour laisser une trace de mon voyage et pour témoigner de mon expérience de voyageur routard sur les routes du monde (cela peut être utile pour de futurs voyageurs, et même susciter des vocations !).

C'est compliqué de faire un blog de voyage ?
Ce n'est pas compliqué pour quelqu'un comme moi qui se sent à l'aise avec un ordinateur dans les mains et qui a de toutes petites notions de réalisation de sites internet. Par contre je recommande très fortement de réaliser la structure (la "coquille vide") du blog avant le départ, car sinon après on est pris dans le rythme du voyage et on n'a plus le temps ni la patience d'apprendre à faire un blog. On peut s'entraîner avant le départ en se créant un "faux blog" (blog d'entraînement) qui permet de tester les différentes possibilités de l'outil de création de site web que vous aurez choisi (personnellement après en avoir testé plusieurs j'ai choisi Blogger et je ne le regrette pas).

Un blog de voyage ça demande d'y consacrer beaucoup de temps ?
Bloguer c’est du travail. Eh oui ! Du travail agréable certes, mais du travail quand même. Pour raconter cette aventure, j’ai passé de nombreuses heures à trier les photos, les réduire, mettre en ligne mes vidéos, mettre à jour mes cartes d'itinéraire, écrire, corriger, recorriger mes articles. Figurez-vous qu’un post que vous mettez à peine 15 minutes à lire, me prend entre une et deux journées à mettre en ligne… Voire plus en cas de crise de perfectionnisme aigüe !

Mon blog en chiffres
Durant mon voyage, j'ai consacré en moyenne 3 jours par mois à tenir à jour mon blog (soit 10% de mon temps de voyage quand même !).
J'ai franchi le cap symbolique des 100 000 visites début février 2017, soit 2 ans et demi après le lancement de ce blog (puis les 136 000 visites fin septembre 2018) : une jolie récompense !
Fait amusant : ce blog est consulté depuis quasiment tous les continents. Mes visiteurs viennent dans l'ordre des pays suivants : France, Russie (bizarre que ce blog français ait autant de succès en Russie ! Mais bon, pourquoi pas !...), États-Unis, Canada, Brésil, Allemagne, Colombie, Belgique, Mexique, Suisse.

Si tu devais donner un seul conseil ?

Si tu devais donner un seul conseil aux lecteurs de ce blog ?...
Ce serait celui-ci : si vous avez envie de faire un tour du monde, si vous sentez quelque chose au fond de vous qui vous pousse à réaliser ce rêve, n’hésitez pas, foncez tête baissée, faites tout pour que ce rêve se concrétise. Vous ne le regretterez pas, parole de Fred ! Si vous écoutez votre entourage ou si vous êtes trop rationnel, vous ne partirez jamais. Il est donc important d'écouter votre petite voix intérieure qui vous crie "pars !" et de vous jeter à l’eau !


C'est compliqué à faire un tour du monde ?

C'est compliqué à réaliser un tour du monde ? C'est à la portée de n'importe qui ou bien il faut être un Indiana Jones ?
Le plus difficile, c'est certainement de prendre la décision de partir faire un tour du monde. Le reste n'est pas très compliqué, c'est même plutôt facile j'ai trouvé. Eh oui, ce n'est pas facile d'avoir le courage un jour de tout plaquer pour réaliser son rêve alors que depuis tout petit on vous apprend que vous devez suivre des règles : aller à l’école dès 3 ans, faire des études, avoir son diplôme, trouver un travail pour subvenir à ses besoins, acheter une voiture, un logement à crédit, avoir une famille, attendre la retraite... C’est le chemin unique qui doit mener une vie heureuse et épanouie. Si vous osez vous écarter de cette voie, vous devenez un non-conformiste, voire un danger pour la société ! Et certains employeurs (pas tous heureusement) vous feront remarquer "qu'il y a un trou dans votre CV" sans même chercher à comprendre ce qu'a pu vous apporter cette expérience... La peur et les règles régissent notre société et dès que l’on est différent ou que l’on sort du moule, alors on est rejeté par le système (mes difficultés à retrouver un poste à mon retour de voyage m'ont vite confirmé cette triste réalité).
Franchement, si on a sérieusement préparé son tour du monde avant de partir, le plus dur est fait, car le tour du monde en lui-même n'a rien de compliqué : on achète ses billets d'avion, ses billets de bus, on choisit ses auberges de jeunesse ou ses hébergements chez l'habitant, on fait ses visites et ses randonnées, et hop le tour est joué ! Donc ça n'a rien d'insurmontable. Par contre il vaut mieux avoir une très bonne santé pour faire ce genre de voyage.

Dans quels pays es-tu allé ?

Alors tu as fait quoi comme itinéraire ?
J'ai passé 9 mois en Asie, 2 mois en Océanie, 2 mois en Amérique du nord et 11 mois en Amérique latine. En restant en moyenne 1 mois par pays, mais parfois plus (3 mois en Inde, 2 mois en Nouvelle-Zélande, 2 mois en Colombie, 1 mois et demi au Brésil, 1 mois et demi en Chine). En tout j'ai visité 20 pays en 24 mois. En fonction des évènements, tout cela a un peu évolué bien entendu. Je ne suis pas passé pas par l'Afrique car ça m'attirait moins et c'était plus dangereux et plus compliqué en tant que routard. Et l'Europe ça peut se visiter facilement en-dehors d'un tour du monde.


As-tu connu des moments difficiles durant ce voyage ?

As-tu connu des moments de doute ou de déprime durant ces 2 ans ?
Voyager au long cours et de surcroit seul comporte parfois quelques moments un peu difficiles. Heureusement j'ai finalement connu peu de galères sur ces 2 années de voyage. 😎
Mon premier moment difficile n'a pas tardé, puisqu'il est survenu dès le premier jour de mon voyage ! En effet la compagnie aérienne qui m'emmenait de Paris à Moscou a envoyé mon bagage en Estonie ! Grosse angoisse donc, mais heureusement 2 jours plus tard la compagnie me livrait à domicile mon gros sac à dos, ouf plus de peur que de mal ! 😥
Plusieurs personnes qui ont fait un tour du monde m’avaient prévenu que je risquais d'avoir un gros moment de blues au bout de 6 mois environ, le fameux "traveling blues", avec un sentiment à la fois de lassitude, de fatigue, de solitude, de manque de repères, la sensation de se sentir un peu perdu et démotivé pour continuer, car on a déjà vécu tellement de choses, rencontré tellement de gens, qu'on n’a plus l’énergie et la motivation pour continuer et rencontrer encore... Effectivement c'est ce qui s'est produit après 4 mois de voyage, durant mon séjour au Laos, alors que pourtant je voyageais en compagnie d'un français super sympa : je me demandais ce que je faisais là, quel était le sens de ce long voyage. J'étais triste d’avoir quitté la Chine, et mon arrivée en Asie du sud-est ne m’enthousiasmait pas trop. Après la "crise du milieu de vie" (appelée aussi la "crise de la quarantaine"), voici donc la "crise de milieu de tour du monde" (pour ceux qui font ça sur 12 mois) !... Il arrive même que certains abandonnent carrément et décident de rentrer chez eux. Heureusement cela n'a pas été mon cas ! Après ce petit moment de blues, la plupart des tourdumondistes en ressortent requinqués et remotivés pour repartir de l'avant, d'autant qu'ils ont conscience que ce long voyage est une opportunité unique et que après ça ils vont rentrer chez eux et retrouver leur quotidien... Pour moi ce passage à vide de 2 semaines s'est définitivement terminé lorsque j'ai passé quelques jours merveilleux dans les "4000 îles" dans le sud Laos : ma formidable énergie de globe-trotter a repris le dessus, et ne m'a plus quitté !   :-)   A part ça, mon unique moment difficile a été lorsque j'ai attrapé une infection respiratoire qui m’a bien affaibli pendant une semaine en Birmanie mais qui heureusement a été bien diagnostiquée et bien soignée par un médecin local (mon assurance santé / accidents voulait me rapatrier mais je les ai convaincus de me laisser partir en Inde).
Bref, sur 2 ans, c’est pas grand-chose. J’ai même trouvé que j’avais une vitalité assez incroyable pour un « vieux » tourdumondiste (j’avais 44 puis 45 puis 46 ans) car j’ai réussi à tenir un rythme élevé pendant 2 ans, d’où parfois mon impression d’avoir rajeuni de 10 ans (par contre ces 10 ans je les ai vite repris, avec des kilos en plus, quand je suis rentré en France et que j’ai repris ma vie sédentaire !).

Qu’est ce qui t’a le plus manqué à l’étranger ?
Honnêtement, pas grand-chose. Voir mes parents de temps en temps et fréquenter ma sympathique petite association de méditation bouddhiste à Paris. Je crois que c'est à peu près tout !

As-tu fait des rencontres amoureuses pendant ton voyage ?
Ha ha ha ! LA question indiscrète qu'on m'a parfois posée, notamment lors des petites conférences que j'ai données à mon retour en France. 😉   Il faut savoir que dans un long voyage comme celui-ci, un voyageur solitaire (et célibataire de surcroît) a forcément des occasions de faire des rencontres amoureuses, à moins qu'il ne s'enferme dans sa chambre jour et nuit et qu'il ne parle à personne... 😉   Donc oui j'ai fait plusieurs rencontres féminines (des voyageuses et des locales, surtout durant mes 11 mois passés en Amérique latine), des belles rencontres qui m'ont permis d'être bien dans ma peau et de mieux supporter la solitude du voyage. Donc non je n'ai pas vécu une vie de moine durant ce périple, voilà c'est dit ! 😃


Et ta santé et ta sécurité ?

Tu n'as pas eu peur d'être malade ?
Non. Avant mon tour du monde, j'avais survécu sans trop de difficultés à 4 séjours en Inde et 2 au Népal, alors tout s'est bien passé avec un minimum de précautions élémentaires. Je n'ai été réellement malade qu'en Birmanie (une grosse tourista et une infection respiratoire). J'ai bien entendu complété mes vaccins avant de partir.

Et les insectes ?
J'ai croisé vraiment très peu de moustiques (à part à Palenque au Chiapas au Mexique), et dans les hébergements je n'ai pas vu de cafards ni de punaises de lit (bed bug)... Etonnant, vu les témoignages que j'avais lus et entendus sur le sujet...

Tu avais pris une assurance santé, accident etc ?
Oui. Il y en a plusieurs qui existent pour ce type de voyage au long cours. Elles sont plus ou moins chères et couvrent plus ou moins de choses. Les cartes Visa Premier ou Gold Mastercard ne couvrent que pendant 3 mois et elles sont paraît-il moins efficaces que les "vraies" assurances lorsqu'on a un vrai pépin.

Tu n'as pas eu peur des vols et des agressions en Amérique latine ?
Si, un peu je dois l'avouer, mais je m'y étais préparé :
  • psychologiquement : un ami grand voyageur m'a dit qu'en 11 mois en Amérique latine je me ferai voler au moins une fois, que c'était quasi inévitable, eh bien je me suis fait voler zéro fois en Amérique latine ! Comme quoi, il n'y a pas de fatalité...
  • matériellement : je suis parti avec le moins de choses de valeur possible (pour éviter les tentations et pour ne pas être trop affecté si je me faisais voler)
Mais quand on voyage en Amérique latine, il est recommandé d'avoir un "radar de détection de problèmes" branché en permanence. Un manque de vigilance de quelques secondes suffit pour se faire voler son smartphone, son sac à dos, son passeport, sa carte de crédit, son appareil photo, son ordinateur et par la même occasion son année de photos… Mieux vaut avoir ce radar branché, sous peine de se retrouver à nu, à sec, déprimé et en colère, bref en galère !


C'est quoi le quotidien d'un tourdumondiste ?

C'est quoi le quotidien d'un tourdumondiste ?
Faire un tour du monde, c'est "vivre de peu, être toujours ailleurs, de passage. Trouver sur place, chaque jour, les solutions à ses besoins basiques. Choisir son itinéraire, avancer avec peu de repères. Compléter l'information par l'intuition, le sens des lieux et des reliefs. Tout est décision : aller au nord / au sud, se débrouiller seul / demander de l'aide, faire confiance / ou pas, s'intéresser à ceci / à cela, aller plus vite / plus lentement, etc. Chaque jour est neuf comme une page blanche : rien n'est acquis, tout est à observer, écouter, sentir, goûter, décrypter, mémoriser, tenter... Les photos et les récits ne reflètent qu'une infime partie de ce vécu." (Globe-Trotters Magazine n°169 de septembre-octobre 2016)

C'est pas trop difficile de toujours être en mouvement ?

Changer d'endroit sans arrêt, ce n'est pas fatiguant à la longue ?
Une chose qui m’a beaucoup plu en tour du monde est le mouvement constant. Je me souviens du plaisir que je ressentais à l’approche d’un nouveau pays (malgré la tristesse de quitter une chouette destination), en prenant un avion ou en traversant une frontière. En face se trouvait l’inconnu et tout un champ de possibilités et de rencontres. L’excitation était toujours à son comble. En effet, dans un tour du monde, chaque nouvelle destination est une nouvelle vie, un nouveau mini défi personnel. On ne sait jamais ce qui va se passer : qu'est-ce que je vais découvrir ? Quelles seront les personnes qui partageront mon quotidien ? Quelles aventures vont m’arriver ? Chaque nouvelle destination est une inconnue avec forcément des imprévus. Lorsqu'on pose le pied hors du train ou du bus, exténué par ce trajet, on est comme un petit enfant qui découvre le monde. Il n’est pas évident tous les jours d’être un enfant, on n'a aucun repère, on doit tout apprendre. Il faut, exténué, trouver un endroit où dormir avec son gros sac à dos, agir et comprendre un nouvel environnement totalement inconnu… Quand on arrive dans cette nouvelle destination, on ne sait jamais qui on va rencontrer. Chaque nouvel endroit, ce sont souvent des rencontres improbables, que l’on n’aurait jamais pu imaginer, qui nous enrichissent et nous ouvrent l’esprit. Chaque nouvelle destination, c’est donc redémarrer à zéro. Trouver une nouvelle guesthouse (ta nouvelle maison). Trouver et rencontrer de nouvelles personnes qui partageront ton quotidien (ta nouvelle famille). Trouver de nouvelles activités sportives ou culturelles... C’est à chaque fois redémarrer une nouvelle vie, c’est à chaque fois renaître. je pense que c'est pour ça qu'on dit que "les voyages forment la jeunesse" : en voyageant de manière autonome, on reste jeune dans sa tête et dans son corps aussi, j'en suis convaincu. Donc oui, être sans cesse en mouvement c'est fatiguant, mais c'est aussi ce qui fait le sel de ce type de voyage.

Un rythme d'enfer pendant 2 ans et seulement deux petites baisses de régime
Durant les ¾ de mon tour du monde je n’ai pas chômé, j’ai avancé à un rythme très soutenu. De ville en ville, de bus en train, mes pauses n’excédaient pas 2 ou 3 jours à chaque étape. Quand je me posais plus qu’à mon habitude, j’avais l’impression de perdre mon temps donc je repartais. Bref je ne me suis pas ménagé. J’ai connu une baisse de régime au niveau du moral au Laos, suivie presque immédiatement d’une baisse de régime physique en Birmanie. Après le Laos, mes 15 jours de transition à Bangkok et surtout sur les plages de Thaïlande m’ont fait un bien fou avant de reprendre la route. Je pense qu'il est très important de bien identifier ces baisses de régime et de prendre soin de soi afin de pouvoir ensuite repartir du bon pied.


Hébergement : tu dormais où ? avec ou sans réservation ?

Durant ton tour du monde, tu as dormi où ?
Je pense que j'ai passé environ 50% de mes nuits en auberges de jeunesse, 25% de mes nuits chez l'habitant (Couchsurfing principalement, qui est un réseau mondial d'hébergement gratuit des voyageurs chez l'habitant) et 25% de mes nuits dans des petits hôtels pas chers. Lorsque je dormais en auberge de jeunesse où à l'hôtel, en général je ne réservais pas (car je préfère choisir sur place, et parfois il était possible de négocier le prix de la chambre), sauf à certaines périodes de vacances nationales où parfois tout était plein.

Comment fonctionne le Couchsurfing ?
Le principe du couchsurfing est simple : demander aux locaux si vous pouvez venir chez eux pour la nuit. Et ça marche assez bien, à condition de ne pas se décourager.
Vous ne voulez pas abuser de la générosité des gens ? En réalité, il y a toujours un donnant-donnant : on vous reçoit et en échange vous apportez votre compagnie, votre conversation et votre bonne humeur. À travers vous, votre bienfaiteur voyage un peu. Souvent, votre hôte appréciera si vous lui donnez un coup de main pour la vaisselle ou si vous cuisinez un plat typiquement français.

Un truc vraiment sympa qui m'est arrivé en dormant chez l'habitant
En logeant gratuitement chez l'habitant grâce au Couchsurfing, 3 fois les personnes qui m'hébergeaient m'ont gentiment laissé les clés de leur appart sans me connaître (probablement mis en confiance par les nombreux commentaires positifs que j'ai sur mon profil Couchsurfing) : d'abord à Irkoutsk en Russie (une femme me laisse les clés de son bel appart bourgeois de centre-ville pendant plusieurs jours alors qu'elle doit se rendre en urgence visiter quelque temps un ami dans un hôpital en Thaïlande), puis à Pékin (un expat allemand me laisse plusieurs jours son appart alors qu'il doit rentrer quelque temps en Allemagne pour des raisons administratives) et enfin à San Francisco (la famille de République Dominicaine qui m'héberge une semaine me laisse les clés de la maison, un pass illimité transports en commun pour San Francisco, et m'autorise à emprunter leur petite voiture décapotable ! incroyable toute cette générosité ! une sacré claque !) 😃

Tu réservais tes hébergements à l'avance ou tu les trouvais sur place ?
Pour les hébergements, la plupart du temps je ne réservais rien, car j'aime bien choisir sur place : je demande au bus ou au taxi à aller dans dans un quartier où il y a plein d'hôtels et d'auberges de jeunesse, j'en visite 3 ou 4 et je choisis le meilleur rapport qualité/prix (ambiance sympa, chambre propre et calme, WI-FI qui marche). Et quand on est sur place on peut souvent négocier le prix de la chambre, alors que par internet c'est impossible. Bon, ceci dit, il y a certains pays ou certaines villes ou certaines périodes de l'année (ex. : la semaine de Noël ou de Pâques dans les pays catholiques) où les hôtels sont pleins et donc parfois j'ai fait des réservations sur internet (en particulier dans les pays riches lorsque je ne trouvais pas de logement chez l'habitant).


Comment se passe le retour ? Pas trop dur ?

Les questions-suivantes sont complémentaires du gros article que j'ai écrit sur les difficultés du retour en France.

Dans quel état d'esprit as-tu vécu ton retour en France ?
(rédigé 2 mois après mon retour)
Comme l'a très joliment écrit une voyageuse dans un magazine, "j'ai abordé cette étape comme un autre voyage. Découvrir mon pays d'un oeil neuf. Prendre le temps de laisser décanter. Atterrir doucement, se réhabituer au climat, trouver des marques nouvelles. Fuir les gens moroses et défaitistes. Partir, c'est aussi mettre du risque dans son entourage. Au retour, il peut être difficile de partager un vécu si différent. L'expérience du voyage m'habite à présent comme quelque chose à approfondir et à partager pour communiquer l'envie d'aller plus simplement vers les autres, de privilégier la lenteur..." (Globe-Trotters Magazine n°169 de septembre-octobre 2016)

Et pour le retour : tu as pu te réadapter facilement à la vie normale en France ?
(rédigé 2 mois après mon retour)
Plus on part longtemps, plus la réadaptation à une vie "normale" peut être problématique. Ceci dit, comme j'ai étanché ma soif de voyages durant ces deux années, je ne ressens plus dans l'immédiat d'envie forte de faire un gros voyage touristique et donc je suis plutôt content d'être rentré.
Souvent mes amis et collègues de travail me demandent "Mais, comment est-il possible de retrouver le métro et la routine d'une vie "normale" après toutes ces aventures ?" Eh bien, je suis en train de découvrir tout cela. Comme je suis rentré à Paris au mois d'août, ça s'est bien passé car les parisiens sont souriants et détendus à cette période de l'année. Le vrai test ce sera à l'automne et pendant l'hiver, lorsqu'il fera gris, que les parisiens seront tous stressés et grognons et que j'aurai repris la routine du boulot... Mais quelle que soit la difficulté de mon retour, j'aurai toujours au fond de moi l'immense satisfaction et fierté d'avoir réalisé ce formidable voyage. Et étant fonctionnaire, j'ai la chance d'avoir l'assurance de pouvoir réintégrer mon administration d'origine, ce qui n'est pas rien.

La difficulté de vivre à nouveau en région parisienne (rédigé 1 an et demi après mon retour)
Après avoir passé 24 mois en étant très souvent au contact direct de la nature, ma réinstallation en région parisienne a été plutôt rude. C’est la principale difficulté de mon retour en France. Je ne peux plus vivre ici sereinement, malgré le fait que j’habite dans une petite ville de proche banlieue très agréable. C’est tout simple : transports bondés, stress maximal créé par les stimuli négatifs (bruit des transports, grisaille dans le ciel et dans les bâtiments, odeurs d'urine dans le métro, oppression de la foule, gens qui courent dans tous les sens en permanence), société cloisonnée où règne l'entre-soi, la peur des autres et la recherche de la conformité, le béton omniprésent et un sentiment d’écrasement face aux immeubles se serrant les uns aux autres. Bref c’est simple, moins je me rends à Paris, mieux je me porte. Du coup, je passe beaucoup plus de temps chez moi dans mon mignon petit appartement (un vrai havre de paix), et j’en profite pour lire davantage, pour me former aux langues vivantes, au FLE
Est-ce que je suis tombé dans le cliché de l'ex tourdumondiste qui au retour se met en mode  "hippies/vegan/avec comme projet la création d’un jardin en permaculture" ? Non pour la permaculture (bien que ce concept soit très séduisant), mais il y a du vrai dans ce cliché (je me sens un peu hippie, et je mange encore moins de protéines animales qu'avant)....


Qu'as-tu appris sur toi durant ce voyage ?

Qu’apprend-t-on d'un voyage au long cours ? Qu'est-ce qui a changé en toi ?
Je pense que j'ai gardé la même personnalité qu'avant mon tour du monde. Je suis le même Frédéric. Par contre j'ai eu de nombreuses prises de conscience sur ce que je veux faire de ma vie personnelle et professionnelle, sur les gens que j'ai envie de fréquenter (ou ceux que j'ai envie d'éviter...). J'ai acquis plus de souplesse et de flexibilité, j'ai augmenté ma capacité à m'adapter à toutes sortes de situations imprévues et à tous types d'interlocuteurs. Toutes mes peurs ont beaucoup diminué : peur de mourir, peur de manquer d'argent et de bien matériels, peur des autres, peur du futur. Et ma confiance en moi a beaucoup augmenté (ça marche ensemble avec la diminution des peurs). Je me suis beaucoup éloigné de la société de consommation (ce n'était déjà pas ma tasse de thé avant ce long voyage). Une petite phrase que j'ai adoré, lue sur le blog d'une jeune alsacienne de retour d'un tour du monde : "Maintenant, quand mes copines me proposent d’aller faire du shopping, ça me donne envie de pleurer." : tout est dit !     :-)     Après cette expérience unique, on finit par se retrouver à son point de départ (c'est le principe d'un "tour") et pourtant quelque chose a changé : on a découvert ce qu'on attendait et ce qu'on n'attendait pas... Je ne suis plus exactement le même maintenant. Ce voyage m’a fait ouvrir les yeux, ça m’a aidé à me recentrer sur les valeurs essentielles. Lire aussi mon article "Ce que m’a apporté mon tour du monde" et mon  bilan de tour du monde.

Tu penses que ta vie d’après sera différente ?
Oui, cela ne fait aucun doute. Même si je suis resté le même Frédéric au niveau de ma personnalité, mes prises de conscience vont me marquer pour longtemps. "J'ai pris quelques bonnes claques" comme on dit, mais pas des mauvaises claques, plutôt des claques positives au niveau du coeur. Humilité, tolérance, humanisme, les leçons de vie d’une telle expérience sont innombrables. Il y a souvent une dimension initiatique et existentielle dans un voyage autour du monde, en tous cas pour moi ça a clairement été le cas : ça a ouvert des portes à l'intérieur de moi.
En même temps, je suis devenu plus critique et plus intolérant par rapport aux défauts du mode de vie souvent très matérialiste et froid qu'on trouve dans nos sociétés occidentales : après avoir traversé tous ces pays pauvres mais aux habitants si souriants j'ai bien compris ce que ce signifie le proverbe "l'argent ne fait pas le bonheur"...

Vivre dans des grandes villes n'est pas compatible avec une vie vraiment heureuse
Ce voyage m'a renforcé dans cette conviction que l’être humain n’est pas fait pour vivre dans des grandes villes, car les grandes villes nous éloignent de ce qui fait l'essence de la vie : la nature. L’être humain n’est pas fait pour vivre entre quatre murs et entre trois écrans (sa télé, son ordinateur et son smartphone). Vivre toute sa vie durant dans une grande ville et travailler toute sa vie durant dans un bureau face à un écran d'ordinateur, c'est s'assurer une vie déconnectée de la réalité, c'est s'assurer une vie déséquilibrée, c'est s'assurer d'être malheureux (en dépit des semblants de bonheur qu'offre ce style de vie : shopping, sorties culturelles, restaurants...).

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Je suis partie à la découverte de ton nouveau blog. Malgré ta dernière phrase, je sens bien que tu iras jusqu'au bout. Dans ton "affaire", c'est sans nulle doute le retour qui te sera plus pénible, le retour à la routine, notre travail, notre quotidien (quel que soit la nature d'une activité professionnelle, la routine finit toujours par s'installer!).

    Pour l'aspect langue espagnole, tu pourras te perfectionner dans la cjharmante ville d'ANTIGUA (Guatemala), de Cuzco ou d'ailleurs.

    Je me suis inscrite à ta newsletter car j'adore suivre les tourdumondistes, j'espère que tu pourras souvent donner de tes nouvelles.

    Bravo pour ton blog, j'attends tes premiers commentaires en Russie mais il reste encore quelques mois pour peaufiner tout cela!

    @micalement

    Odile

    RépondreSupprimer