De la nécessité du lâcher prise en voyage au long cours

Lors d’une délicieuse escapade à vélo dans la campagne chinoise, j’ai réalisé l’importance de la nécessité du lâcher prise lors d’un voyage au long cours comme le mien, pour celui qui souhaite en faire une vraie expérience de vie.

« Un tour du monde ce n’est pas du tourisme » m’avait d'ailleurs dit lors de ma préparation un ancien tourdumondiste. Jusqu’à présent cette phrase sonnait creux, je n’arrivais pas à en percevoir le sens profond… et puis, après deux mois et demi de périple, je commence enfin à comprendre. Les photos par dizaines, les visites de temples enchaînées les unes après les autres, si on ne fait que ça on finit par se lasser assez rapidement. Donc je dirais que « un tour du monde ce n’est pas que du tourisme ».

S’autoriser à se laisser porter par le courant de la vie, s’autoriser à ne pas avoir d’objectif précis certains jours, s'autoriser à ralentir le rythme du voyage quitte à supprimer certaines étapes, s’autoriser à juste ressentir les choses et à accepter l’imprévu, accepter aussi que des rencontres bouleversent le programme initial, voilà qui me convient mieux. Pour dire les choses autrement, c'est s’autoriser davantage à ETRE dans son voyage plutôt que de s’obliger à FAIRE tout un tas de choses.

Lors de cette balade à vélo, je me suis même fait une réflexion un peu extrême : et si j’arrêtais de tenir ce blog de voyage, et si j’arrêtais de prendre des photos, est-ce que ce ne serait pas mieux pour me focaliser sur mes ressentis ? et si un jour je me faisais voler toutes mes affaires, ne serait-ce pas un mal pour un bien ?... être délesté de toutes ces choses matérielles… FAIRE mon blog, FAIRE des photos, parfois c’est comme un (petit) boulet à traîner… Bon, j’exagère un peu, tenir ce blog est important car cela me fait une activité intellectuelle régulière et me permet de conserver un lien avec mes proches, faire des photos est important pour conserver des souvenirs et les réactiver plus facilement des mois et des années plus tard… Il me faut donc trouver le juste milieu, comme disent les bouddhistes... Conclusion : je continue le blog et les photos, mais avec modération, en étant vigilant à ce que cela n’empiète pas trop sur mes ressentis et sur ma spontanéité, sur ma liberté.

Voilà, c'est dit !