Je vais évoquer un phénomène de mode très en vogue dans la communauté des voyageurs et que je trouve particulièrement néfaste et triste, qui consiste à rédiger une Bucket List sur le mode de « Liste de choses à voir au cours d’un voyage ».
C’est quoi une Bucket List ?
Cette expression est tirée du film de Rob Reiner « Sans plus attendre » (« The Bucket List ») dans lequel un homme proche de la mort fait une liste de tout ce qu’il souhaiterait faire avant de mourir, et part réaliser ses rêves en compagnie de son riche compagnon d’infortune rencontré à l’hôpital.
Pourquoi c’est nul de faire une Bucket List de voyages ?
La Bucket List telle qu’elle est utilisée par certains voyageurs (notamment parmi les anglo-saxons) revient à considérer le voyage comme un simple acte de consommation de loisirs. Or, me semble-t-il, un voyage enrichissant sur le plan humain ce n’est pas juste enchaîner une liste de sites « classés UNESCO », c’est aussi et surtout les rencontres qu’on fait durant ce voyage, c’est errer sans but précis dans certaines villes de l’Inde en se laissant porter par son instinct, par les couleurs, les sons et les odeurs, c’est prendre le risque de faire certaines choses qui ne sont pas écrites dans les guides touristiques…
Alors certes, je peux tout à fait comprendre qu’avant de mourir on souhaite fortement réaliser certains rêves, mais ce n’est pas le sujet car 99% des gens qui font une Bucket List ne sont pas à l’agonie ou à quelques mois de mourir. Faire une Bucket List de destinations voyages c’est, comme je l’ai lu sur un blog « transformer ses rêves en une liste de course à barrer, c’est casser l’imaginaire, briser l’aura féerique des rêves et empêcher la spontanéité de leur réalisation. C’est un retour au concret, au monde réel brut, froid et organisé : tout doit être catégorisé et rangé dans la bonne petite boite. ».
Moi je consulte plein de blogs de voyage pour piocher quelques idées, mais à chaque fois que je tombe sur une Bucket List (ou sur des articles qui en font l'apologie) cela me donne la nausée et cela me remplit de tristesse, cette sensation que certains voyageurs parcourent la planète comme on parcourt les rayons d’un supermarché avec un caddie qu’il faut remplir : il FAUT que JE voie ABSOLUMENT ceci, ceci et cela (avec si possible une photo selfie devant cet endroit, pour pouvoir dire aux copains « J’Y ETAIS ! »). La classe !!! Je me souviens avoir croisé en Colombie un couple de français trentenaires qui faisait un tour du monde en mode express, au pas de course et sans aucun contact avec l'habitant, en passant au maximum 15 jours par pays et en ne visitant que les sites touristiques classés dans le « Top 10 » du guide Lonely Planet de chaque pays : vraiment lamentable !...
Préparer ses voyages, oui, mais en restant flexible !
Certes, lorsque je prépare le prochain pays de mon tour du monde je fais aussi une petite liste de trucs que des amis m’ont recommandé ou que j’ai lu dans des blogs de voyageurs, mais cela me sert uniquement de points de repère et je n’hésite pas à m’en écarter. Par exemple au Guatemala j’ai décidé de zapper Tikal (un des plus grands sites archéologiques de la civilisation maya précolombienne) car ça me gonflait de m’épuiser à traverser en bus tout le pays juste pour voir un seul site alors que j’avais déjà vu plein de très belles pyramides mayas au Mexique.
Ceci dit, comme le fait fort justement remarquer Romain dans son commentaire ci-dessous, "une liste peux aussi être l'occasion de se lancer quelques défis, de se pousser à sortir de sa zone de confort. Elle peut être une bonne façon de se motiver." Donc tout dépend l'usage qu'on en fait...
Pour conclure…
En conclusion, je dirais qu’il faut laisser le voyage nous apporter ce qu’il a à nous offrir, ce qui permet souvent de découvrir des merveilles dont on ne connaissait même pas l’existence… Donc il ne faut pas tout prévoir dans un voyage car il faut laisser l’imprévu nous surprendre (moi-même qui avais une tendance à vouloir trop organiser les choses, j’ai senti que je me laissais peu à peu davantage porter par mes intuitions au cours de ce tour du monde). En d’autres termes, faire une liste indicative de lieux à voir ou de choses à faire et piocher dedans pourquoi pas, mais voyager comme un enragé le couteau entre les dents pour voir 100% de ce qu’on a écrit sur sa liste non ! Cela s’appelle de la psycho-rigidité ou de la consommation. A chacun sa conception du voyage !
C’est quoi une Bucket List ?
Cette expression est tirée du film de Rob Reiner « Sans plus attendre » (« The Bucket List ») dans lequel un homme proche de la mort fait une liste de tout ce qu’il souhaiterait faire avant de mourir, et part réaliser ses rêves en compagnie de son riche compagnon d’infortune rencontré à l’hôpital.
Pourquoi c’est nul de faire une Bucket List de voyages ?
La Bucket List telle qu’elle est utilisée par certains voyageurs (notamment parmi les anglo-saxons) revient à considérer le voyage comme un simple acte de consommation de loisirs. Or, me semble-t-il, un voyage enrichissant sur le plan humain ce n’est pas juste enchaîner une liste de sites « classés UNESCO », c’est aussi et surtout les rencontres qu’on fait durant ce voyage, c’est errer sans but précis dans certaines villes de l’Inde en se laissant porter par son instinct, par les couleurs, les sons et les odeurs, c’est prendre le risque de faire certaines choses qui ne sont pas écrites dans les guides touristiques…
Alors certes, je peux tout à fait comprendre qu’avant de mourir on souhaite fortement réaliser certains rêves, mais ce n’est pas le sujet car 99% des gens qui font une Bucket List ne sont pas à l’agonie ou à quelques mois de mourir. Faire une Bucket List de destinations voyages c’est, comme je l’ai lu sur un blog « transformer ses rêves en une liste de course à barrer, c’est casser l’imaginaire, briser l’aura féerique des rêves et empêcher la spontanéité de leur réalisation. C’est un retour au concret, au monde réel brut, froid et organisé : tout doit être catégorisé et rangé dans la bonne petite boite. ».
Moi je consulte plein de blogs de voyage pour piocher quelques idées, mais à chaque fois que je tombe sur une Bucket List (ou sur des articles qui en font l'apologie) cela me donne la nausée et cela me remplit de tristesse, cette sensation que certains voyageurs parcourent la planète comme on parcourt les rayons d’un supermarché avec un caddie qu’il faut remplir : il FAUT que JE voie ABSOLUMENT ceci, ceci et cela (avec si possible une photo selfie devant cet endroit, pour pouvoir dire aux copains « J’Y ETAIS ! »). La classe !!! Je me souviens avoir croisé en Colombie un couple de français trentenaires qui faisait un tour du monde en mode express, au pas de course et sans aucun contact avec l'habitant, en passant au maximum 15 jours par pays et en ne visitant que les sites touristiques classés dans le « Top 10 » du guide Lonely Planet de chaque pays : vraiment lamentable !...
Préparer ses voyages, oui, mais en restant flexible !
Certes, lorsque je prépare le prochain pays de mon tour du monde je fais aussi une petite liste de trucs que des amis m’ont recommandé ou que j’ai lu dans des blogs de voyageurs, mais cela me sert uniquement de points de repère et je n’hésite pas à m’en écarter. Par exemple au Guatemala j’ai décidé de zapper Tikal (un des plus grands sites archéologiques de la civilisation maya précolombienne) car ça me gonflait de m’épuiser à traverser en bus tout le pays juste pour voir un seul site alors que j’avais déjà vu plein de très belles pyramides mayas au Mexique.
Ceci dit, comme le fait fort justement remarquer Romain dans son commentaire ci-dessous, "une liste peux aussi être l'occasion de se lancer quelques défis, de se pousser à sortir de sa zone de confort. Elle peut être une bonne façon de se motiver." Donc tout dépend l'usage qu'on en fait...
Pour conclure…
En conclusion, je dirais qu’il faut laisser le voyage nous apporter ce qu’il a à nous offrir, ce qui permet souvent de découvrir des merveilles dont on ne connaissait même pas l’existence… Donc il ne faut pas tout prévoir dans un voyage car il faut laisser l’imprévu nous surprendre (moi-même qui avais une tendance à vouloir trop organiser les choses, j’ai senti que je me laissais peu à peu davantage porter par mes intuitions au cours de ce tour du monde). En d’autres termes, faire une liste indicative de lieux à voir ou de choses à faire et piocher dedans pourquoi pas, mais voyager comme un enragé le couteau entre les dents pour voir 100% de ce qu’on a écrit sur sa liste non ! Cela s’appelle de la psycho-rigidité ou de la consommation. A chacun sa conception du voyage !
Je suis d'accord avec toi.
RépondreSupprimerAvant de partir en tour du monde, nous avions rédigé une liste des choses que nous souhaitions faire durant le voyage. En fait nous ne l'avons jamais utilisée. Quand je la revois maintenant, je me dis que cette façon de faire était bien naïve.
Les envies que l'on a sur la route ne sont plus les mêmes qu'avant le départ. Une bucket list préparée dans le salon confortable d'un appart parisien ne résiste pas longtemps à la réalité du voyage.
Mais une liste peux aussi être l'occasion de se lancer quelques défis, de se pousser à sortir de sa zone de confort. Elle peut être une bonne façon de se motiver. Il faut juste savoir ne pas y mettre n'importe quoi vu dans des films ou lu dans des livres.