A un mois de la fin de mon tour du monde de 2 ans, j’ai ressenti la nécessité d’écrire cet article plus personnel afin de vous faire partager les sentiments et les idées qui me traversent actuellement.
Un tour du monde ce n’est pas juste prendre de jolies photos. Un tour du monde, cela permet d’élargir son champ de conscience, de mieux comprendre le monde dans lequel on vit, et de mieux apprécier les choses à leur juste valeur. Autrement dit, on apprend à relativiser énormément de choses.
Chaque pays visité m’a apporté quelque chose, mais certains m’ont marqué plus que d’autres. Ainsi, après avoir côtoyé l’optimisme joyeux du peuple chinois, après avoir expérimenté la richesse spirituelle de l’Inde, et enfin après m’être rempli le cœur de l’incroyable gentillesse des latino-américains, je porte désormais un regard différent sur mon pays, la France. Voici donc ce qui me rend fier et ce qui me rend triste quand je pense à la France.
Pourquoi je suis fier d’être français
Pourquoi la France d’aujourd’hui m’attriste
En conclusion...
Après cette fantastique aventure personnelle, je vais certainement avoir besoin de quelques mois pour digérer tranquillement tout ce que j'aurai vécu et tout ce que j'aurai appris durant ces deux années (je projette de faire quelques conférences pour partager mes nouvelles connaissances), mais en tous cas je me sens fin prêt à travailler dur à mon retour, je suis rempli d'énergie et d'envie de bien faire dans mes futures fonctions.
Un tour du monde ce n’est pas juste prendre de jolies photos. Un tour du monde, cela permet d’élargir son champ de conscience, de mieux comprendre le monde dans lequel on vit, et de mieux apprécier les choses à leur juste valeur. Autrement dit, on apprend à relativiser énormément de choses.
Chaque pays visité m’a apporté quelque chose, mais certains m’ont marqué plus que d’autres. Ainsi, après avoir côtoyé l’optimisme joyeux du peuple chinois, après avoir expérimenté la richesse spirituelle de l’Inde, et enfin après m’être rempli le cœur de l’incroyable gentillesse des latino-américains, je porte désormais un regard différent sur mon pays, la France. Voici donc ce qui me rend fier et ce qui me rend triste quand je pense à la France.
Dans le désert de sel de Bolivie (Salar d'Uyuni) en avril 2016 |
- Je suis fier d’appartenir à un pays où l’excellence scientifique et culturelle n’est pas un vain mot.
- Je suis fier d’appartenir à un pays qui compte de nombreux prix Nobel, un pays dont les philosophes, les écrivains et les peintres sont connus et admirés partout dans le monde.
- Je suis fier d’appartenir à un pays qui se préoccupe des droits de l'homme et de la liberté des citoyens.
- Je suis fier d’appartenir à un pays qui possède un réseau culturel dynamique et implanté dans un très grand nombre de pays.
- Je suis fier d’appartenir à un pays dont la diplomatie cherche à promouvoir la paix et la démocratie dans le monde, et qui a su il y a quelques années s’opposer courageusement à l’impérialisme militaire et culturel américain (guerre en Irak et marchandisation de la culture notamment du cinéma).
- Je suis fier d’appartenir à un pays qui possède la gastronomie la plus raffinée au monde et les meilleurs vins.
- Je suis fier d’appartenir à un pays qui compte un service public d’éducation de qualité (en comparaison, l’éducation nationale est un désastre dans la quasi-totalité des pays d’Amérique latine, à l’exception notable de Cuba).
- Je suis fier d’appartenir à un pays qui a gagné la coupe du monde de football en 1998 grâce au maestro Zizou !
Pourquoi la France d’aujourd’hui m’attriste
- Je suis triste d’appartenir à un pays qui est recordman du monde de consommation d’antidépresseurs, un pays où énormément de gens se compliquent la vie inutilement et se font des nœuds dans la tête pour trois fois rien, un pays où trop de gens passent leur temps à se plaindre de tout et de n’importe quoi (tiens d’ailleurs l’Académie française devrait rajouter un nouveau synonyme au dictionnaire des synonymes : « français » et « râleur »…).
- Je suis triste d’appartenir à un pays dont la plupart des habitants ne sont pas conscients de la chance qu’ils ont de vivre en France. Quand je vois le bonheur simple des gens d’Asie, d’Inde ou d’Amérique latine, des pays où les salaires sont 5 à 20 fois plus bas que chez nous, des pays où l’efficacité des services publics est catastrophique, cela fait réfléchir... En fait, le problème c'est que les français, même s'ils continuent à être 5 à 10 fois plus riches que les habitants d'Amérique latine (pour prendre un exemple), n'acceptent pas de voir leur pouvoir d'achat et leurs avantages sociaux diminuer un tout petit peu chaque année, ça les déprime énormément car ils ne se rendent pas compte que malgré tout leur situation globale reste bien meilleure que dans 90% des autres pays du monde, ils se contentent donc de se lamenter et de critiquer les politiques en disant "c'était mieux avant" et ça les rend malheureux... Il faudrait pouvoir envoyer chaque français faire un stage d'observation dans un pays pauvre pour les aider à relativiser les choses et à être moins matérialistes... Le proverbe « L’argent ne fait pas le bonheur », ça vous dit quelque chose ?... Moi maintenant ça me parle vraiment !!!
- Je suis triste et préoccupé de constater les ravages du chômage en France. Dans notre pays, soit on est du bon côté de la barrière (avec un emploi stable avec beaucoup d’avantages sociaux, comparé aux autres pays), soit on est du mauvais côté (au chômage avec d’énormes difficultés pour accéder à un emploi). C’est tout ou rien. Le marché de l’emploi est rigide et l’initiative individuelle en matière économique est relativement compliquée, notamment si on compare avec les pays d’Amérique latine (qui ont certes d’autres problèmes comme la corruption politique mais dont les habitants sont globalement plus heureux que chez nous…).
- Je suis triste et préoccupé de constater qu'en France le problème de la dette publique (une des plus fortes du monde) n'est pas pris au sérieux (contrairement à des pays comme la Suède ou l'Allemagne). Nous sommes définitivement un pays latin, plein de gens qui se bercent d'illusions et croient aux promesses des politiques comme des enfants croient au Père Noël. En France, évoquer la nécessité de la réduction de la dette publique et affirmer que notre pays n'a plus les moyens de ses ambitions, c'est passer pour un rabat-joie ou un mauvais coucheur...
- Je suis extrêmement triste et préoccupé de constater que la France (davantage que la plupart de ses voisins européens) peine à bien intégrer ses immigrés (surtout ceux d’origine nord-africaine) dans la société, et comme si cela ne suffisait pas, maintenant elle doit en plus affronter un terrorisme particulièrement violent et effrayant, ce qui fait évidemment le bonheur de l’extrême droite qui joue les pyromanes en attisant les flammes de la haine (le journalisme télévisuel à sensation n’arrange pas les choses, il faut le dire aussi, générant stress et anxiété dans le seul but de faire grimper l’audimat et les recettes publicitaires).
- Je suis triste et préoccupé de constater les ravages de la xénophobie, de l’antisémitisme, de l’islamophobie, de la peur de « l’autre ». La France se situe clairement dans les premières places au niveau mondial sur ces fléaux qui minent notre vivre-ensemble et mettent en péril la fraternité entre les hommes.
- Je suis triste de constater les ravages du chacun pour soi, du repli sur soi, particulièrement en région parisienne mais pas seulement… C’est comme une sorte de poison mental, une névrose individuelle et collective qui se répand, et qui contamine peu à peu une grande partie de la population… C’est ce que j’appelle « une maladie des pays riches » : plus on s’enrichit, plus le cœur se refroidit, c’est quasiment une équation mathématique…
- Enfin, je pense que notre capitale a encore des progrès à faire pour mieux accueillir les touristes étrangers, comme en témoigne ce mystérieux "syndrome de Paris" qui touche en premier lieu des touristes japonais désemparés par l'écart entre la réalité et leur vision idéalisée de la ville.
UN DOCUMENTAIRE QUI VAUT LE COUP... >> La France en Face << Certainement un des meilleurs documentaires de ces dernières années sur l'état de la France. Une analyse socio-économique brillante mais à la portée de tous, avec notamment un éclairage sur les impacts de la mondialisation selon que l'on vit dans une grande ville ou pas. |
En conclusion...
Après cette fantastique aventure personnelle, je vais certainement avoir besoin de quelques mois pour digérer tranquillement tout ce que j'aurai vécu et tout ce que j'aurai appris durant ces deux années (je projette de faire quelques conférences pour partager mes nouvelles connaissances), mais en tous cas je me sens fin prêt à travailler dur à mon retour, je suis rempli d'énergie et d'envie de bien faire dans mes futures fonctions.
2 ans déjà ! Que le temps passe vite!
RépondreSupprimerJ'avais lu le livre de Mike Horn qui avait fait le tour du monde en solitaire. A son retour, quelle déprime! Il n'avait plus de but à atteindre... Du coup il est vite reparti ;)
Merci d'avoir partagé tes expériences et réflexions durant tout ce voyage exceptionnel. Et profite du moment présent...
RépondreSupprimerIl est bien d'autres projets à conduire, d'autres buts à atteindre....que géographiques. L'expérience acquise au cours du voyage peut être un formidable enrichissement. Bonne route pour le retour!
RépondreSupprimerBravo pour ce tour du monde qui nous a tenus en haleine pendant deux ans. Avec ma famille, nous t'avons suivi de près. Il y a un poste vacant dans mon bureau pour ta réintégration si tu es intéressé. Sonja.
RépondreSupprimerBon retour en France et merci pour toutes ces réflexions que tu nous a livrées tout au long de ce magnifique périple à travers le monde...et à bientôt pour de nouveaux échanges.
RépondreSupprimerle temps passe plus vite quand on se sent bien , profites à fond des derniers moments de ce tour du monde et encore merci pour le partage grâce à toi j'ai voyager moi aussi
RépondreSupprimerJe partage entiérement tes réflexions mon cher Fred (le voyage ne se resume t'il pas à aller de soi à soi en passant par les autres...) sommes impatients de te revoir.... Un grand Merci pour tes photos, observations et reflexions .Tu vas revenir comme Ulysse, mais pret à repartir , j'en suis sur...
RépondreSupprimerBravo Fred pour avoir osé ton tour du monde et merci de l'avoir partagé.
RépondreSupprimerJ'aime ton analyse sur l'état de la France, analyse que partage certainement tous les voyageurs qui sont atteints du fameux gène DRD4. Tu repartiras, j'en suis sûr. Je pense à Alexandra David-Neel qui avant de mourir à 103ans attendait son nouveau passeport.
"Le voyage augmente nos connaissance et diminue nos certitudes" A.D.N.
Formidable les réflexions sur la France.
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